Communiquer, se comprendre…
Échanger les mots, les gestes et surtout les sourires! Les Marocains aiment tout cela et sont naturellement polyglottes!
Dans ce glossaire, nous essaierons, en nous amusant, de vous donner quelques clefs pour décrypter un vocabulaire arabe ou français et des expressions que vous entendrez maintes fois pendant votre séjour au Maroc.
Un mot doit désigner une chose, une idée, avec précision. Mais derrière un vocable, on trouve souvent un sens caché. Qu’y a-t-il derrière les mots entendus dans les rues au Maroc ?
ABDOU
Si vous appelez « Abdou » dans la rue, ne soyez pas surpris si presque toutes les têtes d’hommes se retournent : c’est en effet le diminutif de tous les prénoms formés avec le préfixe ABD qui signifie « serviteur » et accolé à l’un des 99 attributs d’Allah : Abdallah ; Abdelaziz ; Abdesslam ; Abdallah ; Abdelatif ; Abdelhakim ; Abdelfattah ; Abderrahmane ; Abdelkarim ; Abdelmajid… Mais rassurez-vous il existe beaucoup d’autres très jolis prénoms masculins marocains: Younes, Aziz, Said, Redouane, Omar, Brahim, Youssef, Ahmed…
« ACH BGHIRITI ? » [achbriti]
« Qu’est-ce-que tu veux ? » On vous posera souvent la question, afin de répondre précisément à vos souhaits.
ADRESSE
Dans une médina les rues (trek), les ruelles ou les derb (pluriel drouba) portent des noms comme il se doit ; Derb El Hammam, Derb El Ferran, Derb Jdid… Enfin, ça c’est la théorie !
En pratique, il n’y a pas toujours de nom ou pas de plaque qui l’indiquerait. Dans la médina de Marrakech, trouver une adresse relève parfois d’une mission difficile.
Quand on finit par découvrir le derb, on se croit tiré d’affaires. En fait, le jeu de piste continue pour trouver le bon numéro. Il n’y a pas de côté pair et impair. Les numéros se suivent jusqu’au bout de la rue puis reviennent.
Se perdre dans les ruelles de la médina n’est pas bien grave!
Avancez, sans paniquer, le nez en l’air, un enfant finira par vous dire « c’est fermé ! » c’est-à-dire qu’il s’agit d’une impasse et qu’il faut rebrousser chemin.
Ce qui est important, en termes d’adresse, c’est de connaître le nom du quartier et d’avoir plusieurs points de repère ; un bureau de poste, un magasin, un chantier en cours, la couleur d’une porte…
On est toujours en face de…, à côté de…, derrière…
Vous aurez compris que si vous êtes un ponctuel acharné, il vous faudra assouplir vos principes !
« AAFAK »
S’il te plaît ! Pour joindre le geste à la parole, on peut embrasser ses propres doigts ou se poser la main sur le cœur.
AMAZIGH et BERBERE
Amazigh est le nom berbère du peuple originel de l’Afrique du nord. Autrefois appelé les Maures, les Numides, les Lybiens…ils ont vécu les différentes conquêtes jusqu’à la conversion à l’Islam. La majorité de la population du Maroc, environ 60%, est d’origine amazigh. La langue Tamazight compte plusieurs dialectes.
« Les berbères c’est comme les bretons de la France» On ne sait pas très bien d’où vient cet adage mais les berbères aiment le répéter. Ils sont réputés pour être droits, honnêtes, fiers. L’identité, la langue et la culture berbères sont reconnus au plan national depuis quelques années.
« ATAY »
Désigne en marocain le thé à la menthe. Il est à base de thé vert, de sucre et de feuilles de menthe fraîche. Selon la saison, d’autres herbes ou épices peuvent être ajoutées. Sa préparation est un vrai petit rituel. Il se fait dans une théière en métal, argenté éventuellement, conçue à cet effet et qui supportera le feu.
L’art de le verser en hauteur permet d’aérer le thé et d’en exalter les saveurs et le fait mousser. Il doit être “amer comme la vie, mousseux comme l’amour et sucré comme la mort” Élixir emblématique du pays et de son hospitalité, il est pourtant apparu récemment au XIXe siècle. Ce sont les Anglais qui l’ont importé, of course !